INTERVIEW. Ce M. Afrique de Bolloré connaît tout des arcanes économiques, politiques aussi, du business franco-africain. Il s'en ouvre au "Point Afrique".
Le Point Afrique : Pourquoi avoir quitté le groupe Bolloré en 2010 pour y revenir cinq après ?
Michel Roussin : Je n'ai jamais vraiment quitté le groupe Bolloré, puisque j'en suis resté l'administrateur et que j'ai continué à apporter une aide chaque fois que Vincent Bolloré l'a souhaité (avec l'accord de mes deux autres présidents). J'ai quitté mes fonctions de vice-président Afrique parce que j'ai eu la possibilité de monter une belle opération dans le cadre de Veolia sur les problèmes d'accès à l'eau potable. Lorsque le président du groupe a été nommé président d'EDF, je me suis occupé d'accès à l'énergie. J'ai été un petit peu déçu parce que je trouve qu'EDF n'a pas fait preuve de beaucoup de dynamisme en Afrique. Le groupe est resté dans des accords de coopération, de formation, mais jamais dans de gros investissements sur des infrastructures. Rien à voir avec l'action des Marocains par exemple qui, en comparaison, n'ont jamais hésité à développer l'accès à l'eau et à l'énergie en Afrique subsaharienne.