Des chefs d'Etats et de gouvernement de toute l'Afrique sont réunis à partir de ce mercredi à Abuja au Nigeria pour le World Economic Forum, le Davos africain, avec, en invité vedette, le Premier ministre chinois Li keqiang. Plusieurs centaines de chefs d'entreprises, de banquiers, de financiers sont également présents.

Toute l'Afrique ou presque est à Abuja. Le président nigérian Goodluck Jonathan bien sûr, c'est la puissance invitante, mais il y a aussi ses homologues sénégalais, béninois, togolais, ghanéens, rwandais ou encore kenyans. Et il y a aussi les Premiers ministres malgache et ivoirien. Pendant trois jours, ils vont débattre des mutations en cours dans les économies africaines. Le Nigeria est à cet égard emblématique. Depuis peu, grâce à la mise à jour de son appareil statistique, il est en effet la première puissance économique du continent, devant l'Afrique du Sud.

Corruption et violence

Mais c'est une puissance en proie à de très graves difficultés. La corruption bat des records et la production pétrolière souffre de la violence endémique dans le delta du Niger. Sans parler des exactions du groupe terroriste Boko Haram, qui vient d'enlever deux cents jeunes filles qu'il menace de réduire à l'esclavage.

A elles seules, ces difficultés, auxquelles il faut ajouter la pauvreté et le chômage massif, ne résument pas l'Afrique dont il sera question à Abuja. Cette Afrique qui connait une croissance économique à rendre jaloux les dirigeants européens, l'Afrique présentée comme la nouvelle frontière de l'investissement et dont les Etats multiplient les émissions obligataires, toutes couronnées succès.