Le renforcement de la coopération entre le continent africain et le Japon devrait franchir un nouveau palier, au terme de la première réunion ministérielle de la TICAD V, tenue du 4 au 6 mai 2014 à Yaoundé, avec le plaidoyer du groupe africain, pour la promotion de l’industrie locale.

La rencontre de la capitale camerounaise avait pour but de faire le point de la déclaration de Yokohama l’année dernière au Japon, dont les axes majeurs portent, entre autres, sur la promotion de la sécurité alimentaire en Afrique, le développement du commerce intra-africain, le développement des infrastructures, l’amélioration de l’offre éducative et sanitaire, la préservation de l’environnement, une meilleure intégration des femmes et des jeunes dans les centres de décisions. Une occasion pour le groupe Afrique à travers le Premier ministre camerounais, Philémon Yang, de saluer le lancement du TICAD en 1993, à un moment où l’Afrique faisait face à une crise économique et financière aiguë. Une occasion toute trouvée pour le continent africain de relever l’opportunité de cette plate-forme, d’autant que «le Japon et certains partenaires au développement, notamment le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et la Banque mondiale qui ont soutenu les efforts de ces pays en vue du redressement de leurs économies».

Du 1er au 3 juin 2013, quelque 4 500 participants venant de 51 pays africains, des partenaires au développement et des autorités japonaises, se sont retrouvés à Yokohama, dans le cadre de la TICAD V. Une rencontre «couronnée de succès» selon Fumio Kishida, le ministre japonais des Affaires étrangères, pour qui l’importance des assises de la capitale camerounaise n’est plus à démontrer. D’où l’engagement du gouvernement nippon d’accompagner l’Afrique dans la formation des ressources humaines, ainsi que la modernisation des infrastructures afin de permettre une meilleure circulation des personnes et des biens à travers le continent. Raison pour laquelle, en marge de la conférence des ministres, l’allègement des procédures douanières était au centre des débats. Dans cette perspective, le Japon a proposé la vulgarisation du concept de Postes de contrôle juxtaposés (PCI) à la frontière entre deux pays afin de réduire le temps et les coûts dans les transactions transfrontalières en vue d’améliorer les relations commerciales entre États africains. Pour preuve, le Japon cite l’installation d’une telle structure à Malaba, à la frontière entre le Kenya et l’Ouganda et dont les gains sont estimés à 70 millions de dollars par an, soit quelque 35 milliards de f CFA. Le Japon entend installer soixante-dix-sept PCI similaires à travers l’Afrique, des structures dont la réussite dépend de la coopération entre les États.

Au cours de la TICAD V, le Japon avait annoncé une aide de 32 milliards de dollars, soit l’équivalent de 15 000 milliards de f CFA en faveur de l’Afrique étalée sur cinq ans, dont 3 280 milliards de f CFA pour le développement des infrastructures. Plusieurs partenaires au développement ont pris part à la première réunion ministérielle de la TICAD V, notamment la Banque africaine de développement (BAD), le Nouveau partenariat pour le développement en Afrique (NEPAD) ou encore l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA). Les travaux de Yaoundé se sont déroulés au même moment que la tournée européenne du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, ce dernier qui a notamment évoqué le développement de l’Afrique avec le président français François Hollande, indiquant que son pays est disposé à apporter une aide accrue pour le développement du continent africain.

Achille Mbog Pibasso