Après une journée de recherches, les débris du vol AH 5017 d'Air Algérie ont été localisés, tôt vendredi 25 juillet, dans la région de Gossi dans le nord-est du Mali, près de la frontière avec le Burkina Faso.

Il n'y a aucun survivant parmi les 118 personnes (le bilan de 116 donné dans un premier temps a été revu à la hausse), dont 54 Français, qui étaient à bord de ce vol qui reliait Ouagadougou à Alger. « Il n'y a hélas aucun survivant, je partage la douleur des familles », a résumé le chef de l'Etat, François Hollande, en fin de matinée. Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a décidé d'un deuil national de trois jours. Air France, qui avait donné l'ordre à tous ses avions de contourner la région du Mali par « précaution », a annoncé vendredi dans l'après-midi la reprise de ces vols.

    Une enquête qui va « s'inscrire dans la durée »

Selon le ministère de l'intérieur, l'avion a d'abord été localisé grâce à un drone Reaper de l'armée de l'air française basé à Niamey, au Niger, à la suite d'une indication donnée par les autorités burkinabés. Un hélicoptère a ensuite formellement identifié les débris de l'appareil à 2 heures du matin.

Une trentaine de soldats français, partis de la ville malienne de Gao, ont été hélitreuillés sur la zone du crash en fin de matinée. Ils devaient être rejoints par 200 soldats qui gagnent le lieu du crash apr la route.  Selon le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, « Les débris sont concentrés sur une surface d'environ 300 mètres sur 300 mètres, ils sont nombreux, sur une surface de savane et de sable dont l'accès est très difficile en particulier à la saison des pluies. »

Le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian a ajouté :

    « 150 km séparent Gossi de Gao, soit environ 2 à 3 heures de route, et entre Gossi et l'accident il faut 6 heures. (...) Vous comprendrez donc que les opérations vont s'inscrire dans la durée »

M. Hollande a annoncé par ailleurs qu'une boîte noire avait été récupérée. L'analyse de ses données sera un élément-clé dans l'enquête sur les circonstances de l'accident.

    Plusieurs hypothèses, la météo privilégiée

Soulignant que « les débris de l'avion sont concentrés sur un espace limité », M. Hollande n'a pas voulu, comme certains de ses ministres, privilégier la piste d'une tempête.  « Il y a des hypothèses, et notamment climatiques, mais nous n'en écartons aucune. Il est encore trop tôt pour tirer les conclusions. »

Interrogé sur RTL, le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, semblait privilégier, lui, l'hypothèse climatique.  « Nous pensons que cet avion s'est abîmé pour des raisons qui tenaient aux conditions météorologiques mais aucune hypothèse ne peut être écartée. » « D'après les enquêtes menées à la fois par les autorités burkinabè et par ce que nous savons côté français, il n'y avait pas de personnes suspectes parmi les personnes enregistrées à bord. », a par ailleurs déclaré Fleur Pellerin, secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger, à l'issue d'une réunion de la cellule de crise mise en place au Burkina Faso.

    La carcasse de l'avion découverte « par hasard »

Un séparatiste touareg nommé Sidi Ould Brahim a raconté comment ses hommes ont découvert l'avion « par hasard » près de leur camp à la frontière avec le Burkina Faso. « L'avion était brûlé, il y avait des traces de pluie et des corps déchiquetés ». Louis Berthaud, responsable local de Gossi, raconte de son côté que des gardiens de troupeaux près du village de Hamni-Ganda ont assisté au crash.   « Ils étaient dans la brousse et ont vu l'avion tomber. C'était sans doute une tempête et il a été frappé par la foudre. Ils disent qu'il était en feu quand il est tombé, avant de s'écraser ».

L'avion, un McDonnell Douglas MD-83 affrété auprès de la société espagnole Swiftair, avait décollé dans la nuit de mercredi à jeudi de la capitale du Burkina Faso avant de disparaître des écrans radars cinquante minutes après son décollage.