Dakar — L'épidémie d'Ebola qui semblait faiblir en Afrique de l'Ouest est à nouveau en recrudescence. Les autorités attribuent cette rechute à l'ignorance et au manque d'expérience dans la lutte contre le virus.

Pierre Formenty, technicien à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) spécialisé dans le virus Ebola, a profité d'une récente conférence de presse à Genève pour expliquer cette recrudescence. M. Formenty a alerté les journalistes sur le fait qu'Ebola faisait son apparition dans des pays d'Afrique de l'Ouest qui n'avaient encore jamais été confrontés à ce virus et ne disposaient d'aucun mécanisme pour y faire face.

Ces dernières semaines, les experts avaient pourtant l'impression que l'épidémie en Afrique de l'Ouest, qui a probablement commencé en décembre, mais n'a été détectée qu'en mars, commençait à perdre de vitesse. Aucun nouveau cas n'avait été confirmé au Liberia depuis début avril, par exemple.

L'espoir de mettre bientôt fin à l'épidémie s'évanouit

L'optimisme des experts s'est estompé fin mai. Le virus a commencé à s'étendre à de nouvelles régions de Guinée, où plus de 200 décès liés à Ebola ont depuis été confirmés. Neuf décès ont été signalés au Liberia et 12 en Sierra Leone, où la situation est particulièrement grave dans la région de Kailahun, dans l'est du pays, selon les autorités sanitaires. La majorité des plus de 430 cas suspects ou confirmés ont été signalés dans les régions boisées du sud-est de la Guinée, où l'épidémie a été détectée.

Le virus Ebola, connu auparavant sous le nom de fièvre hémorragique Ebola, frappait généralement les pays d'Afrique centrale ou de l'est. Les épidémies les plus graves ont eu lieu en Ouganda, en République du Congo et en République démocratique du Congo. Le Soudan du Sud et le Gabon ont également été touchés. D'après les statistiques de l'OMS, entre 1976 et 2012, le virus Ebola a fait près de 1 600 morts en Afrique subsaharienne.