La sentence est tombée un jour avant le discours à la nation de Boni Yayi, au cours duquel le président béninois a accordé "son pardon" à Patrice Talon. Le 13 mai, le Bénin a été très lourdement condamné par la Cour de commune de justice et d'arbitrage (CCJA) de l'Ohada dans l’affaire l’opposant à Bénin Control, une société de la galaxie de l'homme d'affaires Patrice Talon. Selon nos informations, le pays ouest-africain devra verser sous 60 jours 129 milliards de FCFA (environ 197 millions d’euros) à cette entreprise.

Rupture unilatérale

En janvier 2011, Bénin Control avait été choisi par le gouvernement béninois pour l’exécution du Programme de vérification des importations "nouvelle génération". Partenaire technique du français Bureau Veritas (gestionnaire du Guichet unique du pays), Bénin Control opérait la vérification avant embarquement des biens importés dans le pays, pour le compte de l’Administration des douanes béninoises.

Ce contrat avait été unilatéralement interrompu par le gouvernement au lendemain d'accusations selon lesquelles Patrice Talon commandité l'empoisonnement et un coup d'Etat à l'encontre du président Boni Yayi. Exlu de ce marché, Bénin Control et Patrice Talon, représentés par l'avocat Joseph Djogbenou, avaient attaqué l’Etat du Bénin en janvier 2013 devant la CCJA.

Le 14 mai dernier, Boni Yayi a annoncé publiquement l'amnistie de tous les prévenus dans cette affaire (six au total) accordant par la même occasion son pardon à Patrice Talon toujours réfugié à Paris. Selon ses proches joints par Jeune Afrique, l'homme d'affaire qui ne croit en rien au pardon de Boni Yayi ne compterait pas revenir au Benin avant un certain temps.