Un consensus sur la transition a été trouvé ce jeudi 13 novembre au soir à Ouagadougou, après cinq jours de négociations. Une charte de transition a été validée, mais pas encore signée. L'annonce a été faite par les représentants de toutes les forces vives burkinabè.

Poing levé, hymne national chanté a capella avec cette célèbre chute, « la patrie ou la mort nous vaincrons ». C'est dans une ambiance où se sont mêlés fierté et soulagement qu'a été célébrée l'adoption de cette charte de transition. Près de 150 personnes représentant toutes les composantes de la société civile, de l'opposition politique, des leaders religieux et de l'armée ont participé à ce débat final qui s'est tenu à huis clos.

« Une clôture en apothéose, dans un état d'esprit de confiance, j'imagine que la prochaine étape sera la signature officielle », a déclaré Zéphirin Diabré, l'un des leaders de l'opposition. « Nous avons apprécié la qualité des travaux, c'est fini », a sobrement ajouté David Kabré, l'un des deux négociateurs de l'armée.

Le document final doit être remis au lieutenant-colonel Zida qui doit désormais rétablir la Constitution pour permettre justement la signature officielle, que tous souhaitent rapide. « La charte a été adoptée par tous, a conclu Luc-Marius Ibriga, l'un des représentants de la société civile. Il y a un engagement moral, personne ne peut la remettre en question. »

Création d'un organe législatif

Une fois la charte signée, un calendrier va s'enclencher. Première étape : le processus de désignation du président de la transition. Celui-ci sera forcément issu de la société civile, l'option d'un chef de l'Etat venant de la classe politique est exclue. Ce chef d'Etat nommera un Premier ministre, qui pourrait être un militaire, ce n'est pas exclu. Un chef de gouvernement qui travaillera ensuite sur un gouvernement de 25 membres.

En parallèle, le Conseil national de la transition (CNT), autrement dit l'Assemblée, sera mis en place. La création d'un organe législatif est un point important pour les responsables de la société civile qui a été acceptée par les forces armées. Le CNT comptera 90 membres : 30 pour l'opposition politique, 25 pour l'armée, 25 pour la société civile et 10 pour l'ancienne majorité politique.

La commission souhaitée par la société civile a été validée. Elle travaillera sur les problèmes de constitution, de justice et de réconciliation nationale. Le processus est donc complexe, technique. L'objectif de tous les organes de la transition est simple : organiser d'ici un an les élections législatives et présidentielles.